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27 avril 2006

La politique des petits pas
Martine Rioux, APP

Se lancer dans l’aventure du portfolio numérique, ce n’est pas toujours une mince affaire. Cette technologie est encore relativement nouvelle. Néanmoins, des enseignants osent et connaissent du succès… Témoignages recueillis à la première conférence sur le eportfolio.

Diane Delisle, enseignante à l’Institut Saint-Joseph, une école primaire privée de Québec, et Marie-Josée Laventure, enseignante à l’école secondaire Armand-Racicot, de Saint-Jean-sur-Richelieu, vivent actuellement l’aventure du portfolio numérique avec leurs élèves. Même si elles n’utilisent pas la même plateforme de base et que leurs eportfolios respectifs n’ont pas le même objectif, leurs conclusions se ressemblent.

Le nouvel outil est une source de motivation pour les jeunes. Comme ils savent qu’ils seront lus par les autres élèves, et par leurs parents dans le cas de Mme Delisle, ils s’appliquent davantage lors de la rédaction des travaux qui se retrouveront sur leur portfolio personnel.

« Les élèves sont conscients qu’ils ne pourront pas jeter leurs travaux à la poubelle une fois qu’ils seront corrigés. Ils seront enregistrés électroniquement et inscrits dans le temps. Cela les oblige à plus de rigueur. La qualité de leur français augmente alors », dit Mme Laventure.

D’ailleurs, plus qu’un outil d’évaluation, le portfolio numérique est un outil de rétroaction. Les élèves peuvent – et doivent – aller commenter les travaux de leurs compagnons de classe, ce qui les amène à réfléchir et à s’analyser eux-mêmes dans le but de faire des comparaisons. Les deux enseignantes n’hésitent pas à faire des commentaires également. « Il faut garder le portfolio vivant, l’alimenter régulièrement de nouvelles productions, mais aussi de nouveaux commentaires, sinon l’outil n’est plus pertinent », affirme Mme Delisle.

« Avec cette façon de faire, mes élèves ne se contentent plus d’une simple note pour leurs travaux. Ils demandent des commentaires dans le but d’aller plus loin », ajoute Mme Laventure.

Des difficultés
Les deux dames sont, bien sûr, très réalistes. Elles sont conscientes que certains élèves sont plus ou moins à l’aise avec la technologie alors que d’autres y trouvent un moyen de s’exprimer, eux qui ne le faisaient pas dans la classe. Il faut savoir doser. « Le papier coexiste avec le numérique. Les commentaires peuvent se faire à l’oral dans la classe avant d’être transposés à l’écrit », fait remarquer Mme Delisle.

En plus de changer un peu la vie des élèves, le portfolio numérique a modifié la façon de travailler des deux enseignantes. « C’est la politique des petits pas qui prime. Il faut prendre les choses une à la fois. Au début, il y a eu un moment d’adaptation et c’est certain que ce genre d’outil demande plus de supervision, mais les bénéfices sont incroyables pour les élèves », soutient Mme Delisle.

« Je suis un peu perçue comme une extraterrestre dans mon école. Les autres enseignants ne touchent pas encore à la technologie. Comme je suis seule dans l’aventure, j’y vais par intuition. Je m’adapte petit à petit. Aujourd’hui, je dirais que le portfolio me permet de sauver du temps lors de la correction et, surtout, pour la gestion des travaux. Ils sont tous au même endroit. Ne me demandez pas quelle sera la suite de mon projet? Je ne le sais pas encore, mais il y en aura certainement une », conclut Mme Laventure.

Consultez :
- Le site de la première conférence internationale francophone sur le portfolio numérique
- Le cyberportfolio de Diane Delisle
- Marie-Josée Laventure utilise le portfolio de la Société GRICS. Faites un essai de cet outil.


Par Martine Rioux, APP


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