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13 avril 2006

Un programme pour l’emploi d’ordinateurs portables
Audrey Miller, APP

Dans le cadre du colloque annuel de l’AQUOPS, l’infobourg a assisté à un atelier donné par M. Ronald Canuel, directeur général de la CS Eastern Townships, à propos du déploiement d’ordinateurs portables pour les élèves de la 3e année du primaire à la 5e du secondaire.

La CS Eastern Townships (ETSB) compte aujourd’hui 5600 iBooks d’Apple, ayant tous accès à Internet sans fil. Cette initiative vient de Dennis McCullough qui, après avoir discuté avec un représentant d’Apple, pensait implanter un portable par élève dans une école. M. Ronald Canuel, directeur général de la commission scolaire, a tout de suite adopté l’idée et l’a étendue à la CS entière. Un défi complètement fou qu’il a relevé avec brio.

La Commission scolaire Eastern Townships couvre un territoire de la grosseur de la Belgique. Elle est située en grand partie dans des zones rurales non couvertes par les fournisseurs de téléphonie cellulaire.

En 2002, les commissaires ont voté unanimement pour approuver le projet, même s’il n’y avait aucun modèle de financement d’établi. L’implantation a débuté en mars 2003 dans 4 écoles pour évaluer les éléments techniques (établir le réseautage, refaire l’électricité dans plusieurs des écoles), puis s’est étendue aux autres écoles en septembre. Cette vaste opération a duré 3 ans. Elle est maintenant complétée, du 2e cycle du primaire à la 5e année du secondaire, englobant ainsi 5600 élèves et enseignants. C’est le plus grand déploiement d’ordinateurs portables au Canada, et l’un des chefs de file en Amérique du Nord.

Alors que la grande majorité des gens du milieu sont d’accord sur le fait que les TIC représentent des outils formidables en éducation, pourquoi ne les intègre-t-on pas plus? Selon M. Canuel, le frein vient de la perception qu’en ont les gens : les TIC sont encore perçues comme de l’infrastructure, et non comme des outils d’enseignement.

À la ETSB, les portables font partie du quotidien des élèves. Par exemple, en 6e année du primaire, ils l’utilisent d’1 à 3 heures par jour. Comme ils les ont depuis 3 ans, on ne considère même plus le facteur « nouveauté » pour expliquer ce fort taux d’utilisation. Bien sûr, pour M. Canuel, « rien ne pourra changer le lien entre un enseignant et un élève, c’est un contact humain essentiel. Les technologies sont un outil complémentaire, au service de l’apprentissage. »

D’ailleurs, avec l’implantation des ordinateurs portables, les enseignants ont vite dû s’adapter à plusieurs nouvelles réalités, l’une d’elles étant le fait que l’apprentissage n’est maintenant plus limité à la salle de classe ou à l’école. Il déborde des murs de l’établissement.

L’épineuse question du financement…
Selon Ronald Canuel, 25 % des dépenses des commissions scolaires seraient allouées à des activités qui empêchent la réussite scolaire, « seulement parce que c’est la tradition, parce que ça a toujours été comme ça. » Il invite les décideurs à se questionner sérieusement avant d’aborder négativement l’idée d’un tel projet.

Tant qu’à dépenser, pourquoi ne pas affecter l’argent à refaire les écoles, les infrastructures, les besoins qu’on considère « de base »? Investir dans la qualité de l’éducation plutôt que dans celle des murs de l’école est un choix que M. Canuel a dû faire, mais qu’il assume pleinement. « J’ai répondu ceci à un parent, une fois : vous me tiendrez imputable de la qualité de l’enseignement reçu par votre fille à sa sortie du système scolaire. Sa réussite passe-t-elle par la qualité du mur dans la clases ou par les outils dont elle aura disposé? Je choisis les outils pédagogiques. Coupable! »

Dans le cadre de ce projet particulier, la CS a évidemment dû s’endetter en dehors de ses dépenses d’exploitation « régulières », qui elles affichent un surplus annuel de 200 000 $. Elle a d’ailleurs reçu l’autorisation du ministère de l’Éducation pour présenter des bilans négatifs. Le financement de l’achat des ordinateurs s’est fait par un prêt à la banque et par l’implication de la fondation de la commission scolaire.

Le parc informatique devrait être renouvelé aux 5 ans. Chaque portable a été acquis au coût approximatif de 1600 $. Lorsqu’un participant lui a parlé de logiciels éducatifs et de contenus numériques pour favoriser l’utilisation de ces machines, M. Canuel a répondu que pour l’instant, à part une encyclopédie et les logiciels de bureautique de base, le projet ne comptait pas de volet destiné à en faire l’acquisition.

Développement professionnel essentiel
Le développement professionnel s’est effectué en majorité directement en classe, avec les enseignants, ce qui a été bien apprécié. Le support continu est une des clés de la réussite de l’implantation du projet. Aux 225 jours inclus dans le contrat avec Apple au départ, la commission scolaire a ajouté 90 jours.

D’ailleurs, les techniciens sont maintenant souvent invités dans les réunions de pédagogie afin de faire en sorte que technique et pédagogie soient le plus étroitement liées. Les techniciens se trouvent ainsi impliqués et valorisés, et ceci leur permet de mieux comprendre les réalités en classe. « Ils appuient la pédagogie », soutient M. Canuel. « Un portable est plus qu’un outil. C’est un manuel, un agenda personnel, une bibliothèque ambulante, une source immédiate d’information et des connaissances, une ressource sans précédent dans les salles de classe. »

Des défis non négligeables
M. Canuel n’a pas peur d’étaler au jour les difficultés qui ont été rencontrées dans l’implantation du projet. D’ailleurs, il ne cache pas qu’une minorité d’enseignants ont décidé de ne pas embarquer dans l’aventure. Après tout, personne n’y a été contraint.

Parmi les principaux défis rencontrés et relevés, on note l’accès fiable et stable aux machines. Les techniciens de la CS essaient de faire en sorte que les élèves ne soient pas plus de 4 jours sans leur portable, à moins de bris majeur. Chaque école a d’ailleurs quelques machines de plus pour remplacer temporairement l’ordinateur personnel d’un élève, au besoin. Une réponse rapide aux problèmes est un gage de succès, selon M. Canuel.

Des résultats encourageants
Voici les trois principaux constats après 18 mois d’implantation, pour le secteur primaire :
- amélioration de la performance des élèves en lecture et en écriture;
- réduction du taux d’absentéisme des élèves;
- réduction des problèmes de comportement référés à la direction de l’école.


Évidemment, l’infobourg vous communique ici un résumé des propos de M. Canuel. Celui qui dit être considéré comme un marginal par ses confrères directeurs généraux de commissions scolaires a invité quiconque s’y intéressait à venir visiter ses écoles et à parler avec les enseignants et les élèves.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la présentation PowerPoint de M. Canuel au colloque de l’AQUOPS en cliquant ici.

Également, consultez le site Web de la Commission scolaire.

Ne manquez pas les autres articles de l’infobourg à propos du Colloque 2006 de l’AQUOPS.

Audrey Miller, APP



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