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19 septembre 2001

Des questions théoriques soudainement devenues terriblement concrètes
Clément

De retour de New York, où il a assisté à l'effondrement des tours du World Trade Center, notre collaborateur partage avec nous ses premières réflexions.


Par




Le 11 septembre j'étais à moins de 200 mètres du World Trade Center, à New York, lorsque l'inconcevable s'est produit: l'effondrement de la première des deux tours. La chute d'un gratte-ciel, bien sûr, mais également celle de bien des certitudes pour des millions d'être humains, surtout en Occident. «Rien ne sera jamais plus pareil», affirmaient déjà les médias, alors que nous n'avions pas encore rejoint la frontière.




Depuis mon retour de New York, j'ai lu tout ce que j'ai pu sur les attentats. J'ai dévoré les journaux, regardé la télévison, écouté la radio, fouillé des livres et consulté le Web des heures et des heures durant. Je n'ai fait pratiquement que ça, pour essayer de comprendre.




Pourtant, depuis que les injustices, les inégalités et toutes les conditions qui alimentent le fanatisme et la haine ici et là sur la planète ont roulé derrière moi dans un grand nuage de fumée, de poussières et de débris, une seule évidence s'impose à mon esprit: tous ces problèmes qui étaient pour moi jusque là plutôt théoriques sont soudainement devenus terriblement concrets. Obsédants même. «Run! run! run! The buildings are going down!», hurlaient les policiers. Cette fois j'ai pu courir à toutes jambes pour échapper à l'horreur, mais dorénavant je sais que si je n'oeuvre pas chaque jour avec détermination à éradiquer ces maux... l'horreur finira par me rattraper.




J'ai raconté mon aventure à deux journalistes le jour de mon arrivée. J'ai refusé les nombreuses demandes d'entrevue qui ont suivi, particulièrement celles de la radio et la télévision. Dans la surenchère des émissions spéciales, le petit écran est devenu assoiffé de témoignages, certaines émissions offrant même des cachets pour en obtenir. J'ai expliqué qu'il ne m'apparaissait pas pertinent de raconter de nouveau mon expérience. Elle relève de l'anecdote devant l'ensemble des bouleversements géopolitiques auxquels nous assistons.




Il ne fait aucun doute qu'en 2001, les médias sont d'une grande efficacité pour forger les opinions. C'est pourquoi je souhaite qu'on n'accorde pas une importance démesurée à des récits individuels alors que la situation commande des réflexions infiniment plus complexes. Comme citoyen, j'ai besoin d'informations éclairantes sur les sources et les causes de l'inconcevable situation dans laquelle j'ai été projeté, et j'ai besoin de pistes d'action pour quelqu'un qui n'a pas l'intention de rester les bras croisés à regarder le sort du monde se jouer devant lui.




Malgré toute la fougue avec laquelle il tente de les formuler, les promesses de paix de George Bush, le fils, ne sont guère plus crédibles que celles qu'avait adressées son père au Congrès américain. «Nous entrons, disait-il, dans une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. Une ère où tous les pays du monde, qu'ils soient à l'Est ou à l'Ouest, au Nord ou au Sud, peuvent prospérer et vivre en harmonie.» C'était le 11 septembre 1990, onze ans jour pour jour avant l'effondrement des tours du World Trade Center.




Comme être humain, j'ai plus que jamais le devoir d'être ingénieux et de trouver des solutions non-violentes au présent conflit plutôt que de le réduire à une lutte à finir entre le Bien et le Mal. Pour cela, il est sans doute préférable de relire Gandhi et Luther King que d'écouter inlassablement les mêmes chefs militaires à l'antenne de CNN.




«La non-violence ne consiste pas à renoncer à toute lutte réelle contre le mal. C'est au contraire, contre le mal, une lutte plus active et plus réelle que la loi du talion.» (Gandhi)












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