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17 octobre 2006

La révolution des encyclopédies en ligne
par Martine Rioux, APP

Exit l’encyclopédie poussiéreuse qui pèse trois tonnes! D’ailleurs, les jeunes d’aujourd’hui ne savent même plus de quoi il s’agit! L’encyclopédie moderne se trouve sur Internet et elle est, dans certains cas, alimentée par la planète… avec tout ce que cela comporte d’inconvénients et d’avantages. On en a déjà parlé, mais on continuera probablement d’en parler encore longtemps…

Le Café pédagogique consacrait récemment un éditorial à l’encyclopédie en ligne la plus populaire de toutes, Wikipédia. L’article débutait ainsi : « S’il est un site Internet qui a changé la vie des élèves, c’est sans doute Wikipédia ». En effet, si Wikipédia se veut un outil de référence pour tous, il est particulièrement utile pour les élèves qui peuvent y trouver des descriptions sur mesure pour alimenter leurs travaux scolaires sur tous les sujets.

Wikipédia a vu le jour en 2000 à la suite de la publication d'un essai écrit par Richard Stallman (The Free Universal Encyclopedia and Learning Resource) qui s'interrogeait sur la pertinence de créer une encyclopédie libre universelle. Six ans plus tard, le succès du site Web est indéniable avec son million de visiteurs à chaque jour et ses quelque 3 millions de pages, dont 1 million en anglais.

D’ailleurs, l’espace qu’occupe Wikipédia sur la Toile ne cesse de prendre de l’ampleur puisque n’importe qui (ou à peu près) peut contribuer à son contenu grâce à son système de gestion de contenu « wiki ». En fait, il suffit de se créer un compte de collaborateur une première fois pour pouvoir commencer à participer à l’élaboration du contenu.

Wikipédia sous la loupe
L’encyclopédie universelle est tellement populaire que la communauté scientifique s’y intéresse de plus en plus. Le chercheur américain Roy Rosenzweig y a même consacré un article, publié dans le Journal of American History en juin dernier. Il s’est alors permis de comparer Wikipédia avec deux autres encyclopédies reconnues : Encarta, un produit récent de Microsoft qui a rapidement gagné en crédibilité, et American National Biography Online, publié par Les Presses de l’Université d’Oxford pour le American Council of Learned Societies et alimenté par d’éminents professeurs.

La conclusion qu’il en tire est assez favorable à l’encyclopédie de Richard Stallman. Oui, certains personnages historiques ont été complètement oubliés par les collaborateurs de Wikipédia, puisque ceux-ci y écrivent sur les sujets qui les intéressent uniquement. Oui, plusieurs épisodes de l’Histoire n’y trouvent pas leur place. Oui, le format de rédaction n’est pas standardisé (certaines entrées comptent plusieurs centaines de mots alors que d’autres n’en ont que quelques dizaines). Mais, dans l’ensemble, Wikipédia n’est pas plus mauvaise que les autres encyclopédies étudiées, conclut-il.

Il invite même les scientifiques et les chercheurs à cesser de regarder Wikipédia de haut et à reconnaître l’extraordinaire potentiel que l’encyclopédie offre de démocratiser l’Histoire, de la rendre plus accessible.

Gare aux sources d’information uniques
Selon monsieur Rosenzweig, le danger pour les utilisateurs de Wikipédia serait de se fier seulement à cette source d’information. Il écrit : « Les professeurs n'ont pas plus à craindre d'étudiants commençant un travail avec Wikipédia qu'avec n'importe quelle autre source classique. Ils ont beaucoup à craindre d'étudiants qui s'arrêteraient à Wikipédia ».

Le Café pédagogique en rajoute dans son éditorial en écrivant : « …si le wiki peut être un extraordinaire outil pédagogique, il est très difficile de faire comprendre aux élèves du secondaire que Wikipédia n'est que… Wikipédia, c'est-à-dire une base d'articles où tout un chacun met la main, certains plus que d'autres et pas toujours avec une totale transparence ». Bref, Wikipédia n’est pas une Bible, mais bien un simple outil de référence avec ses forces et ses faiblesses.

D’ailleurs, de nombreuses autres encyclopédies, outre celles étudiées par monsieur Rosenzweig, trouvent désormais leur place dans la sphère Internet; notons la présence de grands classiques, tels que Hachette et Larousse1. Contrairement à leur version papier, ces encyclopédies sont régulièrement mises à jour. Elles sont donc fiables.

Revenons au principe de base selon lequel il faut consulter plusieurs sources pour obtenir une information fiable et crédible. Cette affirmation est d’autant plus vraie lorsqu’on consulte des sites Web. L’utilisation des encyclopédies en ligne devrait donc devenir l’occasion pour les enseignants d’inviter leurs élèves à développer leur esprit critique.

L’information trouvée est-elle véridique? Ai-je trouvé une source différente qui affirme exactement la même chose? Il ne s’agit pas de se mettre à douter de la crédibilité de tous les sites Web, mais plutôt d’apprendre à ne pas prendre pour acquis que tout ce qu’on trouve sur le Web est la vérité pure. En fait, il s’agit d’apprendre à reconnaître les sources les plus crédibles, d’apprendre à vérifier deux et même trois fois l’information trouvée. Faire preuve de rigueur et développer sa propre opinion fait aussi partie des enseignements de l’école.

L’utilisation des encyclopédies multimédias en ligne, qui détruit le modèle de l’encyclopédie vieillotte et sérieuse à outrance et en crée un nouveau parfaitement adapté au XXIe siècle, représente une occasion en or d’enseigner les principes de base de la recherche scientifique.

Pour ceux qui auraient besoin d’un prétexte supplémentaire : la Semaine nationale d’éducation aux médias se déroulera du 19 au 24 novembre prochain et vise notamment à encourager les élèves à différencier le vrai du faux sur Internet!

À voir… Un résumé de l’article de Roy Rosenzweig dans le Café pédagogique…

Consultez aussi un récent billet de l’infobourg : Quelle encyclopédie choisir pour l’éducation?

Par Martine Rioux, APP

>1 : Ces deux dernières sont offertes en abonnement par l’entreprise québécoise De Marque (qui édite aussi l’infobourg).





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