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30 mai 2003

Papier ou numériques ??

Avec l’implantation de la réforme et l’arrivée des technologies de l’information et de la communication dans les écoles, le manuel scolaire est en pleine redéfinition. Les TIC peuvent-elles être considérées comme du matériel scolaire? Celui-ci est-il en danger?

Le manuel scolaire est sécurisant pour les enseignants. Il est là depuis toujours. Son contenu est découpé, ordonné, tout y est planifié. La démarche est simple : question – réponse. Il ne tombe pas en panne et il n’est pas une source de stress pour l’enseignant qui l’utilise, contrairement à l’ordinateur.

Par contre, certains chercheurs en éducation, qui participaient au Colloque 510 « L'usage du matériel scolaire : un rapport d'appropriation ou un déterminant de l'intervention éducative? » lors du Congrès de l’Association francophone pour l’avancement du savoir (ACFAS) la semaine dernière à Rimouski, reprochent au manuel son omniprésence dans les salles de classe. À leur avis, cela créerait un sentiment d’infaillibilité chez l’enseignant, encouragerait une absence de jugement critique chez l’élève, qui suit les pages du manuel sans trop savoir où il s’en va. Cela favoriserait aussi la confusion entre le manuel et le programme : ne pas oublier que le manuel n’est pas le programme et que le programme n’est pas le manuel.

À cette critique, Robert Bibeau de la Direction des ressources didactiques au ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) répond : « Si le manuel sert bien le programme, pourquoi critiquer le fait que les enseignants s’y réfèrent abondamment? ».

D’autres chercheurs ont laissé entendre que le manuel n’a plus vraiment sa place dans le système d’éducation avec le nouveau programme de formation, qu’il serait tout simplement « anti-réforme ». La réforme invite à la construction des savoirs alors que le manuel présenterait un savoir déjà certain.

L’utilisation de ressources numérisées plutôt que de ressources papier correspondrait-elle davantage à l’esprit « constructiviste » de la réforme?

Essentiellement, ce qui distingue les technologies de l’information et de la communication (TIC) du manuel traditionnel, ce sont les fonctions de communication qu’elles permettent (correspondance et production virtuelles). Pourtant, elles sont peu utilisées, les enseignants se limitant encore à la recherche sur le Web et au traitement de texte. Constat : les élèves trouvent de l’information et, souvent, il ne reste plus de temps pour la traiter.

« L’information trouvée n’est pas le savoir. Il faut traiter l’information pour construire le savoir », soutient Yves Lenoir, chercheur à la Chaire de recherche sur l’intervention éducative (CRIE) à l’Université de Sherbrooke. « L’école doit servir à cela. Ce n’est pas seulement un lieu pour apprendre à lire, à écrire et à compter ».

Actuellement, donc, l’utilisation de ressources numériques plutôt que papier n’est pas encore maîtrisée par la majorité des enseignants. On piétine dans l’intégration des TIC qui demeurent marginales dans les écoles. L’utilisation se fait en fonction du poids des matières (français, math, sciences humaines et sciences naturelles). Selon les travaux de François Larose, du CRIE de l’Université de Sherbrooke, la matériel informatique servirait de soutien au matériel traditionnel et compenserait pour l’absence de certaines ressources papier. De plus, on sait que les pratiques enseignantes sont longues à changer. Conclusion : le manuel scolaire est loin d’être en danger.

Heureusement pour Michel Aubé, président du Comité des ressources didactiques du MEQ, qui affirme que le manuel scolaire est l’un des piliers de la réforme, avec le programme de formation et la politique d’évaluation. Selon lui, le manuel est l’un des outils par lesquels les enseignants s’approprieront la réforme. Cependant, il reconnaît que les manuels actuels ne sont pas tout à fait adéquats et surtout qu’il n’y en pas encore suffisamment. Son objectif : pallier ces lacunes le plus tôt possible.

Si l’on regarde du côté des ressources numériques, on se rend bien compte que le contenu en lien avec la réforme n’est pas plus abondant. Malgré les 300 millions $ investis pour équiper les écoles en matériel informatique, il n’y a qu’un montant de 400 000 $ consenti par année aux producteurs de contenus éducatifs numériques. De l’argent pour démarrer des projets, mais rien pour en assurer la pérennité. « On est loin d’avoir fait le compte, il en manque énormément », rappelle M. Bibeau. Et, ces contenus, encore faut-il les trouver dans la méga-bibliothèque qu’est Internet.

Le manuel serait donc là pour rester… et les ressources numériques aussi! Comment réussir le mariage entre les deux? M. Bibeau propose une solution : un manuel scolaire en trois parties. « Une partie imprimée plus traditionnelle, un cédérom d’informations complémentaires et un site Web associé pour les mises à jour, ce qui donnerait un produit dynamique et mis en contexte ».

L’infobourg remercie Telus pour la connectivité lors du Congrès de l’Acfas.

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