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17 novembre 2003

Le redoublement : bienfait ou catastrophe?
Isabelle Pauzé

Certaines commissions scolaires l’ont complètement banni, d’autre continuent à le recommander. Que penser du redoublement? Avec la réforme, on tente d’éviter tout simplement d’y être confronté.

Certaines commissions scolaires l’ont complètement banni, d’autre continuent à le recommander. Que penser du redoublement? Avec la réforme, on tente d’éviter tout simplement d’y être confronté.



Le redoublement consiste à faire recommencer une année à un élève qui éprouve des difficultés scolaires. Cette pratique a une longue histoire. D'une génération à l'autre, les spécialistes hésitent entre recommander la reprise pour ceux qui ne maîtrisent pas les notions et suggérer le passage en classe supérieure pour éviter les effets négatifs liés au redoublement.

Au Québec, certaines commissions scolaires ont quasiment abandonné le redoublement scolaire, alors que d'autres intervenants, convaincus de son utilité, continuent de le recommander. C'est ainsi que, d'année en année, environ 5% des élèves du primaire et du secondaire répètent leur année scolaire. Sur ce nombre, il y a deux fois plus de garçons que de filles.

Reprendre une année scolaire a pour but de favoriser chez l'élève l’acquisition des notions non maîtrisées, de lui faire vivre des succès en respectant son rythme d'apprentissage et d'acquérir plus de maturité. Ainsi, les partisans du redoublement ne le considèrent pas forcément comme un échec ou une catastrophe. Au contraire, ils y voient une chance supplémentaire pour le jeune de refaire ce qui n’a pas été compris, de repartir sur de nouvelles bases, souvent avec de nouveaux enseignants, et de mieux s’adapter.

Cependant, au cours des dernières années, le redoublement a fait l'objet de plusieurs études, tant au Canada et aux États-Unis que dans les pays européens. Des chercheurs ont mis en lumière l'incidence négative de la pratique sur les plans scolaire et personnel, tant pour l'enfant que pour sa famille. Certains résultats de recherches portent à croire qu’il existerait un lien entre le redoublement d'une année au primaire et le décrochage scolaire.

Les chiffres laissent songeurs : l'ancien ministre de l'Éducation, François Legault, a souligné, lors d'une tournée des régions en 2001, que 70 % des enfants qui redoublent au primaire finissent par décrocher au secondaire.

De plus, comme l'explique Micheline-Joanne Durand, conseillère pédagogique à la Commission scolaire des Affluents, dans la région de Lanaudière : « Au bout du compte, trop souvent, on note chez un élève qui recommence son année peu d'amélioration du rendement scolaire, une baisse d'intérêt pour l'école, pas d'effet sur la maturation, une perte de l'estime de soi et de la motivation, un grand stress, une moins bonne adaptation sociale et plus de difficulté à se faire des amis. Les jeunes doubleurs, en plus d'éprouver des difficultés qui hypothèquent leur vécu scolaire, partent avec des longueurs de retard sur leurs compagnons. »

Dans la balance pédagogique, il semble évident que les inconvénients relatifs au redoublement sont bien plus nombreux que les avantages. En plus de coûter très cher à l'État (des centaines de millions de dollars par année), le redoublement peut avoir des conséquences graves sur la vie affective et sociale des jeunes. D'ailleurs, la récente réforme de l'éducation veut éviter le redoublement, notamment en instituant trois cycles d'études au primaire.

Alors, comment venir en aide aux élèves qui éprouvent des retards ou des problèmes d'organisation à l'école et qui connaissent des échecs à répétition?

Parmi les solutions envisagées, notons les classes moins nombreuses, l'enseignement individualisé, les initiatives de tutorat par les pairs, les programmes de récupération, les techniques de motivation, l'extension des heures de classe et les cours durant l'été.

Dans l'ensemble, bien que le redoublement soit de plus en plus remis en question, aucune solution miracle n'existe pour le remplacer. Une chose est certaine : il est utile de faire de la prévention et du dépistage afin d'intervenir avant que l'élève n'en arrive à redoubler. Il faut agir sur plusieurs facteurs à la fois et le faire en concertation, au sein d'une équipe qui implique tant le personnel de l'école que les parents et le jeune lui-même.

Pour en savoir plus :
www.csaffluents.qc.ca/wsed/redoub.htm
www.aqeta.qc.ca/redouble.htm
www.csdm.qc.ca/Adaptationscolaire/Documents/croredou.pdf



Par Isabelle Pauzé, APP




VOS COMMENTAIRES

J'ai lu avec intérêt votre texte « Le redoublement : bienfait ou catastrophe? ». Il est évident que les résultats de la recherche n'incitent pas à utiliser le redoublement. Cependant, ce n'est pas la raison ultime qui, dans le cadre de la réforme, nous conduit à abandonner cette pratique. La raison fondamentale, c'est que la réforme implique un changement majeur dans notre conception l'apprentissage (et donc l'enseignement). La recherche en sciences de l'éducation est aussi claire là-dessus : cette conception date, elle est dépassée.

Changer complètement la façon de considérer l'apprentissage n'est pas facile. Mais lorsque ce changement de paradigme est effectué, le redoublement n'a plus aucun sens. Il ne s'agit même plus de chercher des moyens de le remplacer. Voici un exemple : lorsque la première auto d'Henri Ford est sortie de l'usine, le cheval constituait toujours, pour la majorité des gens, le meilleur moyen de locomotion. Aujourd'hui, alors que le paradigme est changé, on est passés à l'auto. Trouver des moyens d'améliorer le cheval ne fait plus aucun sens ! Ou, comme on dit aussi, ce n'est pas en perfectionnant la chandelle qu'on a inventé l'ampoule électrique !

Voilà, je voulais apporter ma petite contribution à la réflexion. Voici un lien pour poursuivre la réflexion.

Au plaisir !

Jean Archambault
















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