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13 janvier 2006

Obstacles à l’intégration des TIC à l’école
Martine Rioux, APP

Robert Bibeau, responsable du soutien à l’édition sur Internet à la Direction des ressources didactiques du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, a analysé les raisons qui expliqueraient la lente intégration des technologies informatiques dans les écoles du Québec et d’ailleurs.

Le constat est clair : « Vingt ans d'effort et d'investissement et pourtant ce que l'on dit et ce que l'on écrit sur l'intégration des TIC en classe au Québec, et probablement ailleurs dans le monde, n'a pas changé. On dénombre toujours un petit cercle d'initié, des enseignants enthousiastes qui utilisent les technologies avec leurs élèves; une masse d'enseignants dans l'expectative, attendant qu'on leur fasse la preuve de la pertinence pédagogique et de l'accessibilité de ces outils; et une mince frange de « réfractaires » qui n'y croit tout simplement pas ».

Voilà le préambule de l’article « Les TIC à l'école : proposition de taxonomie et analyse des obstacles à leur intégration » de Robert Bibeau, publié dans la revue de l’Association Enseignement Public et Informatique (EPI) en France en novembre dernier.

« Bien que 95 % des enseignants possèdent un ordinateur et un branchement à Internet et qu'ils les utilisent pour la bureautique professorale, ils sont à peine le tiers à utiliser et à faire utiliser plus ou moins régulièrement ces outils numériques en classe », rappelle-t-il.

Il y va d’ailleurs de sa propre analyse des « quelques obstacles à l’intégration des ressources numériques en classe ». En fait, il identifie six problèmes particuliers. Par contre, selon lui, « le soutien pédagogique et technique et la formation continue des enseignants constituent encore et toujours la difficulté majeure ». Il note également au passage « l’insuffisance relative en quantité, en qualité et en pertinence des ressources et des contenus numériques éducatifs ».

1- Le financement pour l’achat d’équipement et de contenus
Si la presque totalité des directeurs d’écoles canadiens (92 %) jugent que les « investissements TIC » valent la peine, ils sont près de 67 % à soutenir que le manque de fonds suffisants pour les technologies représente un obstacle considérable à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans leur école.

Effectivement, d’après M. Bibeau, l’acquisition d’applications et de contenus numériques entraîne des coûts récurrents qui peuvent devenir difficiles à supporter par les commissions scolaires. Abonnements annuels à des périodiques ou à des vidéos en ligne, accès à des services d’animation pédagogique en ligne, libération des droits pour l’utilisation d’œuvres protégées, développement de portails et de sites Web de contenu, achat de logiciels outils, d’applications éducatives, de systèmes d’exploitation : tout implique un déboursé d’argent initial ainsi que des frais de mise à jour.

De plus en plus de commissions scolaires se tournent donc vers les logiciels libres qui, au bout du compte, sont moins dispendieux. « Par contre, le nombre de logiciels libres et d'applications gratuites demeure réduit et ces applications couvrent imparfaitement les besoins », écrit M. Bibeau.

2- Le développement et la mise à jour de banques de ressources numériques
Depuis 1996, le ministère de l'Éducation du Québec a soutenu la création de contenus éducatifs sur Internet (une soixantaine de projets). Bien que ces sites soient de bonne qualité, ils ne sont pas régulièrement mis à jour. En fait, environ le tiers des sites subventionnés par le Ministère sont toujours en ligne et mis à jour sporadiquement.

3- L’indexation normalisée et la diffusion des ressources numériques
Il est souvent difficile pour les élèves et les enseignants de trouver ce qu’ils cherchent sur Internet. « Pour certaines disciplines, les informations sont relativement nombreuses, mais disparates et mal indexées. Pour que l'on retrouve un document parmi les pages Web et les documents numériques existants, celui-ci doit avoir fait l'objet d'un traitement documentaire, ce qui n'est pas souvent le cas présentement ».

Par contre, même si les ressources d’enseignement et d’apprentissage ainsi que les « objets d’apprentissage » se retrouvent catalogués et regroupés dans une sorte de « dépôt d’objets d’apprentissage » (Carrefour éducation et Eurêka, par exemple), il faut également s’assurer que les enseignants et les élèves peuvent facilement repérer ces « dépôts » et qu’ils en connaissent l’existence. Cela n’est malheureusement pas le cas actuellement, déplore M. Bibeau.

4- La qualité et l’évaluation des ressources numériques éducatives
« Le personnel enseignant critique souvent la qualité et la validité des contenus numériques qui sont offerts sur le Web. N'importe qui peut publier n'importe quoi sur Internet se plaignent-ils. Tous ne prennent pas la peine d'indiquer leurs sources, si bien que l'élève ne sait plus ce qui constitue une information valide, de qualité, et ce qui constitue une désinformation ou une donnée tronquée. Il est impératif d'outiller l'élève pour l'évaluation de la pertinence, de la validité et de la crédibilité des sources d'information disponibles sur Internet », fait remarquer Robert Bibeau.

Pour leur faciliter la tâche, il mentionne que le Carrefour des ressources didactiques informatisées (CRDI) a pour mandat de faire évaluer par des enseignants le matériel didactique disponible sur cédérom, tandis que Carrefour éducation présente plus de 2 000 sites Web présélectionnés, décrits et évalués selon leur conformité avec les orientations du Programme de formation de l’école québécoise.

5- Utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur
« Très souvent, des éducateurs soulignent leur ignorance face aux dispositions qui régissent le droit d'auteur sur Internet », écrit M. Bibeau. Il craint donc « qu'à défaut de connaître et de comprendre la loi sur les droits d'auteur et devant le risque de poursuite judiciaire, les enseignants refusent l'accès à Internet à leurs élèves ».

Il croit qu’une campagne d'information lancée par un regroupement de partenaires visant à informer le milieu de l'éducation de ses obligations et de ses droits, dans un langage simple, direct et accessible, serait très utile, voire même indispensable.

6- Sécurité de navigation et contenus licencieux
La sécurité sur Internet est une préoccupation constante. Les adultes craignent que les élèves soient exposés à des images pornographiques, violentes ou inconvenantes en naviguant sur le Web. Heureusement, des solutions commencent à poindre pour réduire ces inquiétudes. Le développement de portails éducatifs spécialisés et de livrets de signets présélectionnés, l’implantation de services mandataires (filtres de navigation de type Proxy), la formation des élèves et l’élaboration de protocoles de conduite sont parmi celles-ci.

Une taxonomie plus adéquate
Par ailleurs, Robert Bibeau croit qu’une meilleure classification de toutes les ressources éducatives existantes pourrait en faciliter l’utilisation. Il propose d’ailleurs dans le même texte sa propre taxonomie pour décrire les ressources d’enseignement et d’apprentissage sur support numérique.

« Une fois indexées selon les normes internationales, ces ressources numériques seront plus facilement partagées, retrouvées et réutilisées. Chaque auteur ou éditeur pourra ainsi concentrer ses efforts et ses ressources pour développer l'aspect original et inédit de son oeuvre en prenant bien soin de l'arrimer aux outils et aux services déjà disponibles sur la toile », affirme-t-il. C’est ce qu’on appelle une communauté de partage, et n’est-ce pas l’un des aspects qui font toute la beauté des TIC?

Par Martine Rioux, APP





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