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20 avril 2006

Technopédagogues, où êtes-vous?
Geneviève Guilbault, APP

Paul Inchauspé, expert-conseil pour le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO), a plaidé pour une utilisation généralisée des technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation à l’occasion du dernier colloque de l’AQUOPS.

Monsieur Inchauspé a présenté son point de vue sur l’intégration des ordinateurs dans les écoles québécoises à l’occasion du 24e colloque de l’AQUOPS, qui s’est déroulé du 11 au 13 avril à Québec. L’Infobourg a assisté à son allocution et vous résume son point de vue.

Selon monsieur Inchauspé, les enseignants représentent la clé vers une utilisation plus généralisée des technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation. D’après lui, on n’a pas suffisamment recours aux TIC au Québec et ce fait constitue une anomalie, surtout lorsqu’on prend en compte la forte intégration des TIC dans les autres sphères d’activité de la société. Cette faible intégration n’est pas due à ce qu’on entend la plupart du temps dans les discours sur la nécessité de l’utilisation de la technologie à des fins pédagogiques.

Selon lui, l’argument financier qui est souvent utilisé comme prétexte pour justifier la modestie de l’intégration des TIC dans les écoles n’a plus sa raison d’être. Il assure que les investissements dans ce domaine au cours des 30 dernières années ont été suffisants et auraient dû permettre une intégration généralisée.

Alors, devant l’inertie de certains enseignants, il se questionne. Le problème réside-t-il dans le fait que les enseignants ne voient pas d’intérêt à utiliser les TIC? Ou serait-ce plutôt qu’ils n’ont pas la patience requise pour répondre à cet appel de changement? Qu’est-ce qui pourrait les conduire à introduire ces pratiques nouvelles dans leur classe?

À ses yeux, il paraît pourtant évident que toute technologie pouvant aider les enseignants dans ce qu’ils font déjà serait susceptible de les intéresser. En ne l’utilisant pas, ils passent à côté d’outils qui ont le potentiel de transformer les savoirs des élèves, ce qui apparaît comme un échec lamentable aux yeux de M. Inchauspé.

« Par le biais des TIC, il s’agit de favoriser le développement de la réflexion de l’élève, de s’assurer de sa maîtrise des contenus des programmes d’études, d’accorder une importance particulière à l’écriture et à la lecture (afin que l’élève sache exprimer sa pensée) et de garder une trace de tout ce qui se passe dans la classe », dit-il.

D’enseignant à technopédagoque
Il va plus loin en soutenant que, puisque l’enseignement est entre autres « un métier dans lequel on travaille à l’émancipation de l’élève, en lui donnant des outils pour être libre et renforcer son lien social », l’utilisation des TIC devrait s’inscrire dans la définition que l’enseignant se fait de son métier.

De toute façon, personne n’échappera à la vague technologique qui déferle actuellement. Faut-il rappeler que le développement des compétences TIC des élèves est une des compétences transversales du programme de formation?

« On assiste à une transition de l’approche constructiviste traditionnelle vers une approche actualisée impliquant les ordinateurs, où l’élève ne serait plus passif, mais très actif, voire même qu’il n’aurait plus besoin du professeur », rappelle monsieur Inchauspé. Cette conception nouvelle des pratiques supprime la partie traditionnelle du métier d’enseignant, ce qui fait que le pédagogue est appelé à devenir progressivement « technopédagogue », croit-il.

L’informatique, un fait social
« Puisque l’utilisation du Web est incontournable, à terme, il faudra en arriver à la constitution d’une psychologie de l’usage des TIC », estime monsieur Inchauspé. « L’informatique est un fait social. C’est donc participer à une forme d’éducation civique que d’encourager les élèves à maîtriser les TIC », ajoute-t-il.

« Nous devons miser sur la pratique généralisée qui aura un effet d’entraînement et qui ébranlera la résistance au changement, car un pionnier trop longtemps seul ne survit pas », conclut-il.

Avez-vous assisté à la conférence de monsieur Inchauspé? Qu’en avez-vous retenu? Qu’en pensez-vous? Que vivez-vous dans votre classe? N’hésitez pas à partager le tout avec les autres lecteurs de l’Infobourg.

Ne manquez pas les autres articles de l’infobourg à propos du Colloque 2006 de l’AQUOPS.

Par Geneviève Guilbault, APP





19 mai 2006
Pierre Delisle, Montréal
Un peu d’historique et peut-être amènerais-je des réponses à votre question qui pourrait également se lire : Technopédagogues, où les avons-nous perdus?

Avant d’évoluer dans mes fonctions actuelles, j’ai enseigné 27 ans au primaire et secondaire, j’ai été conseiller pédagogique en TIC pendant une année et j’étais chargé de cours à l’Université de Sherbrooke et du Québec à Montréal pendant 6 ans dans des programmes d’implantation des TIC en salle de classe. Tout cela pour dire que ma principale mission depuis 1993, outiller et intéresser les enseignants à l’utilisation des technologies dans leurs tâches d’enseignement.

En 1998, lorsque j’étais conseiller pédagogique, nous avons réussi à intéresser moult enseignants. La mesure 50 590 (aussi appelée plan Marois) nous donnait bonne tribune. Les enseignants voyaient les équipements entrer dans leurs établissements et plusieurs voulaient connaître cet être. Donc, le premier pas était de les informer et de les former afin qu’il s’approprie cette nouvelle façon de faire (que nous appelions alors les NTIC). Les formations ne visaient pas encore l’utilisation en classe, mais principalement les logiciels outils. Beaucoup, beaucoup de personnes ont assisté à ces cours. Ils étaient curieux, intéressés et se laissaient convaincre assez facilement de tout au moins essayer. Cette première marche franchie, plusieurs enseignants ont donc décidé d’expérimenter avec des groupes d’élèves. C’est là que nous avons perdu des plumes. Problèmes techniques. Problèmes de gestion d’équipement. Support inapproprié. Conséquence, les enseignants devenaient plus préoccupés par la technologie que par la pédagogie. Ils s’apercevaient que les élèves étaient de loin supérieurs à eux et cela les insécurisait … L’aide n’arrivait pas. Grosse insatisfaction.

Par la suite, nous nous occupions principalement de ceux pour qui cela avait fonctionné, qui avait passé au-delà ces obstacles. Mais les autres ??? Et je répétais souvent cette expression : En stratégie de changement, si un enseignant investit un dollar de travail, il doit récolter deux dollars de satisfaction. Sinon, on perd l’enseignant et cela prend 10 fois plus d’énergie pour le ramener devant les ordinateurs que cela a pris d’énergie pour y amener la première fois. Mais cela n’est rien, il y a un effet encore plus pervers : le message d’un enseignant insatisfait est beaucoup plus répété qu’un message d’un enseignant satisfait, augmentant ainsi la réticence au changement des confrères et consœurs. Alors, je crois que c’est à ce moment (vers 2001-2002) que nous avons créé un vent de défaveur.

Nous avions conclu que deux principales raisons amenaient le constat d’échec chez un enseignant : la machine ne faisait pas ce qu’ils voulaient; le support arrivait trop tard (ou même jamais). Ça ne marche pas! Voici la phrase que je n’étais plus capable d’entendre.

Actuellement, je l’entends encore cette même phrase dans mon emploi (qui vise à l’implantation d’un portail pédagogique). Bizarre, les personnes qui nous disent que « Ça ne marche pas! », après quelques explications, tout à coup, « Ça marche ». Satisfaction! Message positif.

Mais que doit-on faire pour augmenter les « Ça marche ». Deux mots clés : formation et support (qui sont encore plus importants que l’équipement).

Par formation, notre première automatisme est de penser à l’appropriation de l’outil. Cette stratégie est valable pour une utilisation personnelle de l’ordinateur. Mais si nous parlons de développer la compétence TIC des élèves, il faut vite aller à une deuxième fonction de formation : comment développer des situations pédagogiques utilisant les TIC.

Dans ce cas, il faut trouver quel est le plus petit pas à franchir pour un enseignant. Sûrement pas d’aller dans un laboratoire et avoir à gérer 16, 20, 34 ordinateurs en même temps. La marche est trop haute. Mais préparer des alternatives pour que les élèves aient une autre option que les façons traditionnelles pour compléter leurs situations d’apprentissage à la maison, voilà qui est plus simple : recherche Internet, stockage de fichiers, discussion sur un forum, échange de courriers. Selon certaines statistiques, 80% de la population ont accès à un ordinateur à la maison. 70% ont accès à Internet. D’ailleurs, ce point est renforcé par le point que selon les logs de la CSDM, 70% des hits sur le portail proviennent de l’extérieur du réseau de cette CS. Donc, lorsque ce premier pas est franchi et que l’enseignant trouve que « Ça marche », peut-être sera-t-il enclin à passer au pas suivant : travail en classe, mais avec peu de poste (diminuer le stress technologique de la gestion d’un laboratoire). Oh! « Ça marche ». Troisième pas, laboratoire mais avec du support. Support ne veut pas dire nécessairement un technicien (quoique ce serait l’idéal), mais peut-être impliquer les élèves.

Chez vous, quels sont les actions qui amènent à des « Ça marche ». Le colloque de l’AQUOPS présente plusieurs situations où « Ça marche ».

Je terminerais cette intervention déjà trop longue par ce petit fait : si un enseignant rencontre un problème, le temps de réaction devient le principal facteur d’abandon. Un support rapide le réconforte et l’incite à continuer. L’inverse amène une démotivation et une attitude négative, ce qui nuira nécessairement sur ses futures interventions : abandon et discours destructif sur les TIC.




3 mai 2006
Audrey Miller, Québec
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Pourquoi TIC et TICE ne fonctionnent pas?





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